L’abandon de poste désigne une situation d’absence injustifiée et prolongée d’un salarié. Du jour au lendemain, le salarié quitte son poste sans prévenir son employeur ni indiquer s’il compte revenir dans l’entreprise. Le salarié qui n’a pas repris son travail après une mise en demeure de son employeur s’expose à des sanctions disciplinaires, le plus souvent : un licenciement.

Pour aller plus loin : nos fiches pratiques RH pour la gestion de vos salariés

1ere étape : mise en demeure du salarié qui ne justifie pas son absence
Si, malgré les tentatives de contact, le salarié demeure injoignable ou refuse délibérément de répondre à l’employeur, ce dernier pourra alors envoyer une lettre de mise en demeure au salarié. Sous format d’une lettre recommandée avec accusé de réception, la mise en demeure aura pour objet de lui commander de revenir au sein de l’entreprise ou de justifier son absence. À défaut de réponse, l’employeur pourra enclencher une procédure disciplinaire pouvant aller jusqu’au licenciement pour faute grave.

2eme étape : procédure de licenciement pour motif personnel
Avant de pouvoir licencier le salarié qui a abandonné son poste, l’employeur doit respecter la procédure de licenciement pour motif personnel. Ainsi, il devra convoquer le salarié, organiser un entretien avec lui et notifier le licenciement dans une lettre de licenciement.

Convocation du salarié à un entretien
La convocation du salarié à l’entretien préalable est effectuée par lettre recommandée avec accusé de réception. Cette lettre doit préciser l’objet de la convocation (ici : Entretien préalable à sanction pouvant aller jusqu’au licenciement pour faute). La lettre doit énoncer que le salarié peut se faire assister durant l’entretien. Un délai de 5 jours ouvrables doit séparer la réception de la convocation par le salarié et l’entretien préalable.

Entretien préalable à sanction
Au cours de l’entretien, l’employeur précise les motifs de la sanction envisagée. Ici, le licenciement simple ou pour faute au motif de l’abandon de poste du salarié.

Notification du licenciement pour abandon de poste
Encore une fois, la lettre de licenciement est envoyée par lettre recommandée avec accusé de réception. Dans le cas d’un licenciement disciplinaire (pour faute simple, grave ou lourde), la notification du licenciement devra être faite dans un délai d’1 mois maximum après l’entretien.

A savoir : l’absence du salarié à l’entretien préalable n’empêche par la poursuite de la procédure de licenciement. À la suite de cet entretien, l’employeur aura deux choix : abandonner la procédure de licenciement ou la poursuivre. S’il poursuit la procédure, l’employeur devra respecter un délai de 2 jours avant de prendre sa décision. 

3eme étape : conséquences de l’abandon de poste pour le salarié
Le salarié qui abandonne son poste ne remplit pas les obligations contractuelles qui lui incombent de par son contrat de travail. Ainsi, l’employeur n’est en aucun cas obligé de rémunérer ce salarié. De plus, tant que le salarié n’est pas licencié par l’employeur, il ne pourra prétendre à aucune allocation de chômage.
Le licenciement pour abandon de poste peut intervenir sous deux formes : licenciement pour faute réelle et sérieuse – “faute simple” – ou le licenciement pour faute grave
Licenciement pour faute simple
Le licenciement pour faute simple diffère du licenciement pour faute grave/lourde dans ses conséquences pour le salarié. En effet, il ne dispense pas le salarié d’effectuer son préavis. Le salarié bénéficiera en outre d’une indemnité de licenciement, d’une indemnité de préavis (si celui-ci n’est pas exécuté) et d’une indemnité compensatrice de congés payés.
Licenciement pour faute grave
L’employeur peut choisir de licencier pour faute grave le salarié auteur d’un abandon de poste. Toutefois, la faute grave devra être justifiée par l’une des situations suivantes :
-L’absence du salarié entraîne une désorganisation de l’entreprise,
-L’employeur avait mis en garde le salarié contre un départ prématuré.
Le fait pour le salarié de se faire licencier pour faute grave a des conséquences tant sur les indemnités que sur l’ouverture des droits au chômage. En effet, ce licenciement prive le salarié des indemnités de licenciement et de préavis.